La natation en EHPAD
Posté le 30 août 2022.
Qui a dit qu’on ne pouvait plus nager à 85 ans ?
Aller à la piscine, en vivant en EHPAD, c’est possible !
« Il n’y a pas d’activité physique en EHPAD… Vous imaginez des personnes dépendantes aller à la piscine ? »
OUI, nous l’imaginons bien, puisque nous le réalisons, pour le plus grand bonheur des participants !
Malheureusement, avec la pandémie, un certain nombre d’activités ont été mises en suspens, et notamment l’activité natation. C’est en septembre 2021, que la perspective de retourner « à l’eau » est apparue ! Vaccinés, maillots de bain sur une épaule, serviette de bain sur l’autre, en avant pour profiter d’une heure par mois, dans une piscine privatisée pour les 3ème âge.
Précédemment, ce créneau était partagé avec les 1er âge (enfants des crèches situées autour du centre aquatique), mais pour le moment, pour des raisons sanitaires évidentes, cela n’est pas envisageable actuellement.
Cette plage horaire dédiée permet à 3 personnes de profiter des bienfaits de la natation. Bien sûr, l’accompagnement est adapté à chacun. Le retour des participants ? Enjoué !
C’est grâce au partenariat un centre aquatique des Deux-Sèvres, qu’un créneau dédié à l’accueil des personnes accueillies en EHPAD a pu être ouvert.
L’expérience est riche pour les participants, qu’ils soient résidents dans nos établissements ou professionnels :
Je n’avais jamais été à la piscine avant. Je ne regrette pas d’avoir sauté le pas. C’était un vrai bonheur, de se sentir flotter, enveloppée par l’eau et en sécurité avec les professionnels. Ne plus sentir de douleurs articulaires, ça fait du bien au corps et à l’esprit !
Résidente EHPAD Saint-Joseph
Rien de plus parlant qu’un professionnel accompagnateur sur l’activité pour témoigner :
Nous allions déjà à la piscine, il y a quelques années, mais l’activité avait été arrêtée faute de participants à un moment donné, puis en raison du contexte sanitaire bien sûr.
Au départ, il y a eu un peu d’appréhension dans l’équipe de professionnels. Aller à la piscine, avec des personnes âgées, plus ou moins dépendantes, qui parfois ne peuvent que peu se mobiliser, ça s’annonçait un peu comme un défi. J’en ai discuté avec un collègue aide-soignant, lui aussi séduit par ce projet de pouvoir accompagner les résidents volontaires, sur cette activité. Nous en avons donc discuté avec la direction, qui nous a suivi sur ce projet.
J’ai été à une première réunion d’information, pour organiser l’activité : calendrier, durée de l’activité, organisation avec les contraintes sanitaires, etc. Pour la première séance, nous étions trois accompagnateurs, deux professionnels d’accompagnement et l’animatrice, pour accompagner 3 personnes, dont une personne accueillie sur les Charmilles (Unité Alzheimer).
Certains ont eu un peu d’appréhension au départ, mais nous avons pris le temps nécessaire pour les rassurer, les mettre en confiance, afin qu’ils profitent pleinement de cette activité, afin qu’elle puisse être la plus agréable possible.
C’est une activité qui demande beaucoup d’énergie, pour tous. Ca reste une activité « sportive » et c’est une concentration de tous les instants pour les accompagnateurs également. Nous devons rester vigilants et attentifs au bien être comme aux possibles angoisses que cela pourrait générer.
Cette activité permet aussi de raviver des souvenirs, d’appréhender des sensations corporelles parfois oubliées, « d’alléger » les maux du corps également.
Professionnel accompagnateur
L’activité est apparue au début surprenante, pour les résidents eux-mêmes, les professionnels et pour les proches bien sûr ! Mais le retour des professionnels accompagnateurs sur cette activité est unanime : quand est-ce qu’on y retourne ? C’était extraordinaire ! Ils étaient tellement différents. J’ai très vite compris que la personne que j’accompagnais avait besoin de temps, pour entrer dans l’eau, puis pour petit à petit, se sentir à son aise, tout en continuant à me serrer les mains. Puis petit à petit, son sourire s’est dessiné et son visage s’est apaisé. Ses mains se sont relâchées et elle a pris l’initiative de marcher seule dans l’eau. C’était gagné !
J’appréhendais, car je travaille dans l’accompagnement depuis peu, auprès de ce public, mais je voulais oser l’expérience et je ne regrette pas. Les voir sourire, s’apaiser dans l’eau, nous faire confiance également, car il s’agit véritablement de cela aussi. Cela permet de renforcer le lien de confiance que l’on créé avec chaque personne accompagnée.
Partager cette activité, dans cet article, participe également à modifier le regard que l’on peut porter sur nos aînés. Il remet en lumière les capacités, et non les freins. Car de nombreuses activités, qui se doivent d’être quelque peu adaptées, c’est certain, sont encore possibles à réaliser.
La plus grande hâte de tous maintenant, c’est la perspective de pouvoir retrouver les enfants pour cette activité partagée, qui n’en sera que plus joyeuse pour tous !
D’ailleurs, nous incitons les établissements n’ayant pas encore pris part à cette activité, à tenter l’expérience !
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